Le football, un exutoire accessible

Avec le football, les sociétés contemporaines ont trouvé un moyen exceptionnel de laisser transparaître leur attachement à leur pays. D’habitude, ce genre de sentiments peut être controversé. Cependant, appliqués au sport, ils peuvent rassembler.  C’est en partie pour cette raison que la société de consommation s’est emparée de ce phénomène difficilement explicable. L’engouement autour de ce sport est tel que tous les types de services tentent de s’arracher des parts de marché.

Ainsi, des opérateurs de télécommunications en font parfois leur argument principal. La raison est simple : ceux-ci proposent des offres internet avec décodeur TV, qui leur permet de retransmettre les rencontres. Si les clients souhaitent voir leurs matchs préférés, ils peuvent alors en profiter pour payer moins cher.

La question de la retransmission est centrale. En effet, le football est si important que tout le monde souhaite voir les matchs. Lorsqu’il s’agit des équipes nationales, généralement il n’y a pas de problème. Les chaînes publiques possèdent souvent les droits de diffusion des matchs, et sont disponibles de partout. Cependant, en ce qui concerne les ligues nationales ou européennes, les matchs sont souvent diffusés sur des chaînes à péage, qui nécessitent un abonnement. C’est aussi une des raisons qui font que le football est une grande source de piratage et de streaming illégal, pour regarder des matchs gratuitement.

Le football, symbole de la société dans ses qualités et ses dérives

Avec un sport aussi populaire, les sociétés privées s’en donnent à cœur joie pour proposer du merchandising et des abonnements pour regarder les matchs. La passion que génère le football est ainsi une opportunité en or pour ces entreprises. Pour preuve, la coupe du monde de football 2018, en Russie, a été suivie par plus de 3 milliards de téléspectateurs. La moitié de la planète s’est ainsi passionnée pour le parcours des 32 équipes engagées, et qui ont vu le sacre de la France.

La France, d’ailleurs, qui a vu son équipe s’imposer après un parcours riche en émotions, est un révélateur de ce phénomène. D’ordinaire, les effusions de joie ne sont pas monnaie courante. Lorsque la France s’était imposée lors de la coupe du monde 1998, et le fameux doublé de Zinédine Zidane, ce fut la plus grande fête depuis la Libération de 1945. Pourtant, ces deux évènements sont sans commune mesure : d’un côté, la fin d’une guerre longue de 6 ans, et de l’autre une victoire sportive. Mais être champion du monde fut un bonheur sans équivalent pour le peuple français, comme en 2018.

L’origine de ces sentiments sont assez diffus, avec pour origine de remplacer la rivalité nationale par la rivalité sportive. Le football est un champ de bataille pacifique, qui comporte son lot de rivalités historiques et de revanches éclatantes. Il est souvent l’extension de la vie, avec pour point d’orgue des affrontements qui ont débouché sur des matchs d’anthologie entre anciens pays belligérants.

On peut ainsi citer les Klassiker, Allemagne – Pays-Bas, des matchs rendus très chauds par le sentiment de revanche de l’invasion allemande lors de la 2nde Guerre Mondiale et de la défaite des Pays-Bas en finale de Coupe du Monde face à ces mêmes allemands lors de l’édition 1974. De plus, les matchs France-Allemagne possèdent également une histoire, surtout depuis la demi-finale de 1982 et son scénario cruel pour les français. Dernier exemple, les matchs entre l’Iran et les États-unis, chargés de sens pour deux pays en guerre froide depuis de nombreuses années et qui vont s’affronter de nouveau en 2022, après un premier match en 1998. Les joueurs deviennent ainsi des ambassadeurs, des guerriers d’un combat ne faisant pas de victime.