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YouTube : récompenses pour les pubs et partenariats Comment les créateurs sont-ils rémunérés?


Combien gagnent les youtubeurs ? Entre pub, partenariats et autres, ils ont plusieurs sources de revenus. Mais tout ne va pas dans leur poche. Détails.

Le Youtubeur Seb la frite réalise maintenant des documentaires qu'il publie sur Youtube.
Le youtubeur Seb la frite réalise maintenant des documentaires qu’il publie sur YouTube. (©M.L / actu.fr)

Par Martin Leduc Publié le   mis à jour le 14 Mai 23 à 19:13

Vous vous souvenez, l’époque où l’on pouvait écouter ses musiques ou regarder des vidéos sur YouTube sans être interrompu toutes les 5 ou 6 minutes par une publicité ? 

C’est un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, comme dirait l’autre. Pour autant, c’était aussi un temps où il était plus dur pour les créateurs de vivre de leur passion. Alors qu’aujourd’hui, les youtubeurs Squeezie, Lena Situations ou encore Antoine Daniel sont des stars parmi les stars.

Qu’est-ce qui a changé, alors ? Disons que l’activité s’est professionnalisée, même si « au début, on ne roule pas sur l’or », comme en rigole Benjamin Brillaud, de la chaîne Nota Bene (2,26 millions d’abonnés en presque 10 ans), contacté par actu.fr.

« Au cours des trois dernières années, YouTube a reversé plus de 50 milliards de dollars à des créateurs, des artistes et des entreprises multimédia », nous explique la plateforme. 

Publicités et partenariats sur Youtube : ça rapporte ? 

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Désormais, les youtubeurs, comme on les appelle, ont deux sortes de revenus principaux, tous deux axés autour de la publicité. Les pages de pub comme à la télévision, et les partenariats avec les marques. Il en existe 10 au total

« Au cours du seul mois de décembre 2021, plus de 5 000 chaînes en France ont généré des revenus sur YouTube », indique la plateforme, contactée par actu.fr.

Presque chaque vidéo sur la plateforme est entrecoupée de petits encarts à visée publicitaire. Ils font entre 5 et 15 secondes, arrivent souvent par deux, et l’on peut « passer » certains. Mais pas tous.

Vidéos : en ce moment sur Actu

Seuls les créateurs cumulant « au moins 1000 abonnés et plus de 4 000 heures de visionnage durant les 12 derniers mois », peuvent monétiser leurs vidéos, précise YouTube.

C’est simple : plus ils ont d’abonnés et de vues sur leurs vidéos, plus le public touché est large. Et plus c’est intéressant pour les annonceurs. Alors YouTube calcule la rémunération en fonction de ça. 

Source d’irritation immense chez ceux qui ne sont là que pour être distraits, c’est pourtant la publicité qui représente le premier moyen de gagner de l’argent pour les créateurs. 

Avant et après la vidéo, il y a des pubs inamovibles, et pendant, je peux choisir d'en ajouter ou pas, et où les placer. Parfois, YouTube décide de changer ça, et les met à d'autres moments. En revanche, on ne peut pas choisir le thème de la pub.

Par exemple, la chaîne YouTube Remontada (anciennement Ligue 1 Champions project) cumule, en ce début mai 2023, un peu plus de 95 000 abonnés. Chacune des 78 vidéos publiées ont été vues entre 100 000 et 400 000 fois. 

Grâce à ces chiffres, Guilhem Renaudin, le fondateur de la chaîne, touche quelque « 1,69 euro toutes les 1000 vues », comme il l’explique lui-même à actu.fr. « Ça se cumule. Les anciennes vidéos qui continuent d’être visionnées génèrent de l’argent chaque mois ». 

« La plus grosse vidéo de la chaîne m’a rapporté 1200 euros. Un épisode classique, c’est entre 200 et 500 euros », dit-il, lisant les informations sur son compte créateur.

De son côté, Benjamin Brillaud, qui anime deux chaînes (Nota Bene – 2,26 millions d’abonnés pour 503 vidéos et Nota Bonus – 257 000 abonnés pour 332 vidéos) nous indique que le CPM (coût pour 1000 vidéos) oscille. « C’est très fluctuant. Ça tourne entre 2 dollars pour l’une et entre 4 et 5 pour l’autre. » 

« Je ne suis pas un panneau publicitaire »

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Concernant les partenariats, la deuxième source de revenus, c’est un peu le même style qu’une publicité, mais c’est plus du sponsoring : le créateur de contenu lui-même s’occupe de faire la promotion d’une marque contre rémunération. 

On a déjà tous vu un youtubeur vanter les mérites de Nord VPN, par exemple. 

« Le gros du modèle économique, ce sont surtout les partenariats avec des sociétés privées, des musées ou directement des départements », dont il assure la promotion sur certaines vidéos, expose Benjamin Brillaud.

En fonction des chiffres de la chaîne, les partenariats, qui doivent être signalés en début de vidéo, se négocient. « En ce moment, j’en suis à 1500 euros pour parler d’une marque dans une vidéo », chiffre Guilhem. 

Après, c’est au youtubeur de décider des partenariats qu’il conclut. « Je ne suis pas un panneau publicitaire. Je fais des partenariats avec des marques que j’apprécie en essayant de rendre le truc amusant », enchaîne le youtubeur.

Les vidéos en direct : encore autre chose

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Sur YouTube, comme c'est le cas sur Twitch, par exemple, les créateurs de contenus peuvent diffuser des vidéos d'eux - en train de jouer à un jeu vidéo, par exemple - en direct.

Ces vidéos-là rapportent elles aussi de l'argent, dans le sens où elles cumulent des vues, mais ce n'est pas tout. Pendant les "live", un système de dons est organisé. Chaque spectateur peut décider de donner un peu d'argent au youtubeur, tout en lui laissant un petit message. Une manière de soutenir un peu plus son créateur de contenu préféré.

Au passage : certains créateurs de contenu se font aider par des agences comme Webedia ou Intello. Moyennant commission, ce sont eux qui démarchent les marques et négocient les prix. 

Démonétisation : la monnaie courante

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L’argent de ce sponsoring est bienvenu, car YouTube est très sévère. « Si, selon eux, on enfreint les règles nébuleuses de la plateforme, alors ils peuvent décider de démonétiser nos vidéos. Sans les partenariats, ce serait beaucoup de boulot pour très peu de retour financier », fait valoir Guilhem. 

Mais lesdites règles sont difficiles à suivre : un droit à la parodie, normalement considéré comme « un usage loyal » par YouTube, peut être pris pour un plagiat, par exemple. 

« Dans mes vidéos sur les épopées des clubs, je mets des extraits de buts pour que le spectateur vive la scène. Extraits que je commente. Et quasi systématiquement, ces extraits conduisent YouTube à me retirer la monétisation », peste le youtubeur.  

Pourtant, la « rediffusion d’un tournoi sportif où vous expliquez les gestes techniques qui ont mené un participant à la victoire » et les « vidéos de réaction dans lesquelles vous commentez une vidéo originale » sont monétisables, comme on peut le lire sur le règlement

Et contester, c’est s’exposer à une revue complète de la chaîne par YouTube, et donc, potentiellement, à d’autres douches froides. 

Tout cet argent dans la poche des Youtubeurs ?

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Admettons que les vidéos ne soient pas démonétisées et que les partenariats se déroulent bien, cela représente beaucoup d’argent. Mais il ne faut pas croire que tout part dans la poche du créateur. 

Déjà, un youtubeur qui fonctionne doit avoir le statut d’auto entrepreneur. Et à partir d’un certain niveau de revenus, il doit se déclarer en tant qu’entrepreneur, avec une société. Et là, les taxes augmentent drastiquement.

Par exemple, Benjamin Brillaud possède désormais une société de production. « J’emploie 12 personnes à temps plein en CDI, et je fais régulièrement appel à une quarantaine de collaborateurs (historiens, archéologues, universitaires) pour m’aider dans l’écriture », avance celui qui écrit aussi des livres, et anime des podcasts. 

« Globalement, la chaîne coûte entre 600 et 700 000 euros par an », chiffre-t-il.

« Plus tu grandis, plus il faudra envisager des dépenses »

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Pour aller plus loin : il est possible de se lancer sans rien, mais « plus tu grandis, plus il faudra envisager des dépenses. C’est quasi obligatoire pour s’améliorer et capter plus de public », certifie Guilhem. 

Pêle-mêle, le youtubeur aux 95 000 abonnés cite la location ou l’achat de matériel, de studio, l’achat de la musique pour les vidéos…

La répartition se présente ainsi : 50 % des revenus de la chaîne pour moi, 22 % pour les impôts et 28 % pour les dépenses liées à la chaîne. Grosso-modo, mon salaire est d'un Smic mensuel. Même si ça peut être 3 000 un mois et moins de 1 000 le suivant, c'est variable.

Nombreux sont les créateurs de contenus qui rappellent qu’il ne faut pas faire ça pour gagner de l’argent, mais avant tout par passion. « Le fait que ça fonctionne, c’est une conséquence heureuse », relate Benjamin Brillaud.

C'est le fruit de beaucoup de travail, d'une réflexion entrepreneuriale, mais aussi de beaucoup, beaucoup de chance. On arrive au bon moment, au bon endroit... Tout un tas de paramètres rentrent en compte. [...] C'est un mauvais plan de vous dire "je me lance pour gagner du flouz".

De toute façon, entre un passionné qui veut partager son enthousiasme, et un youtubeur qui fait sa vidéo de la semaine, il n’y a pas photo. Les spectateurs le sentent bien. 

Et sur YouTube, tout est basé sur les spectateurs. 

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Author: Jasmin Mclaughlin

Last Updated: 1703618522

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